Résumé de l’ouvrage de Geoffroy de LAGASNERIE ( 2020 )
L’espace de la contestation est l’un des plus codifiés de la vie sociale. Pour exister politiquement, nous reprenons des instruments préconstitués, sans nous interroger sur leur efficacité : grève, manifestation, pétition, vote, action illégale ou violente… Il s’agit plus de se manifester comme sujets-en-lutte auprès des autres que de lutter réellement. ( p 8 )
Il faut faire vivre un moment tactique dans notre pensée politique, afin de forger d’autres modes de protestation et de surprendre l’état, pour arrêter d’être impuissants et de perdre les combats. (p 12)
Nos modes d’action s’inscrivent dans une logique de défaite, prisonniers d’une économie politique de la défaite. Les manifestations, par exemple, sont jugées sur leur ambiance, le bon temps passé et non sur leurs résultats. C’est du happening, la victoire de l’expression sur l’action. Günther Anders explique que la seule manière d’accomplir une action efficace est d’être en situation de danger vital. Il faut menacer physiquement ceux qui nous menacent, les faire souffrir, car eux-aussi nous font souffrir. Plutôt que de faire la grève, il faudrait par exemple financer avec l’argent perdu pendant la grève des actions ciblées menées par de petits groupes. A certains moments, seule la force peut infléchir le cours des choses ( p 19 )
