Article de la Dépêche

À la mi-octobre neuf conseillers du Pôle emploi intégreront le nouveau service de contrôle de la recherche d’emploi créé au printemps par le ministère du travail.

Le contrôle renforcé des demandeurs d’emploi qui avait suscité une vive opposition des agents du Pôle emploi lors de l’annonce de sa création en mai dernier entre dans sa phase de lancement. Selon Frédéric Sevignon, directeur général adjoint du pôle emploi Midi-Pyrénées, le nouveau dispositif devrait être opérationnel à la mi-octobre.

En Midi-Pyrénées, il sera constitué de neuf agents encadrés par un responsable. Sélectionnés sur la base du volontariat, les futurs contrôleurs seront issus du corps des conseillers. Ils seront nommés pour une période de douze mois renouvelable une fois. Le nouveau service de contrôle de la recherche d’emploi sera installé dans les locaux de la direction régionale à Balma.

Officiellement, les neuf contrôleurs interviendront de manière aléatoire sur l’ensemble des chômeurs inscrits au Pôle emploi. Dans les faits, syndicalistes et direction de Pôle Emploi s’accordent pour expliquer que les métiers «en tension», c’est-à-dire pas ou peu frappés par la crise de l’emploi, seront visés en priorité. Les salariés des secteurs de l’hôtellerie/restauration, de l’aide à la personne, de l’animation sportive en période estivale et du sanitaire et social seront dans l’œil du viseur. «Quand ça fait plus de six ou huit mois qu’un serveur ou un cuisinier n’a pas retrouvé d’emploi il y a matière à s’interroger», explique Frédéric Sevignon.

Frédéric Morlot, délégué Snu-FSU au Pôle emploi de Midi-Pyrénées, craint quant à lui que ces contrôles renforcés n’aggravent la précarité des salariés à temps partiel dont la situation est déjà fragile. Car si le Pôle emploi ne peut imposer un mi-temps ou un quart-temps à un chômeur qui recherche un emploi à temps plein, un demandeur d’emploi à la recherche d’un travail à temps partiel peut très bien être contraint, sous la menace d’être radié, d’accepter plusieurs petits contrats dans plusieurs entreprises au risque de multiplier ses temps de transport dans des proportions insupportables. En clair, la mesure présentée par le ministère du Travail et la direction régionale du Pôle emploi comme «un moyen de remotiver les demandeurs d’emploi qui sont découragés» pourrait bien, selon Frédéric Morlot se transformer en machine à «légitimer la précarité». Une machine pilotée par des agents empêtrés dans la gestion de l’impossible ratio d’une offre d’emploi pour quinze demandeurs.

Le chiffre : 2 6 43 radiations administratives. du pôle emploi de Midi-Pyrénées ont été prononcées en juillet 2015. Ce chiffre représente 10,2 % des 266 100 chômeurs de catégorie A, B et C inscrits sur la période.  « Actuellement 70 % des embauches se font en intérim ou en CDD. Il y a trois ans le pourcentage des embauches à durée indéterminée dépassait les 50 % dans la région ». Frédéric Morlot, délégué Snu-FSU

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