De façon unanime, les syndicats ont décidé de participer à la marche silencieuse qui sera organisée dimanche 11 janvier à Paris, place de la République, après l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo. Jeudi 8 janvier, la CGT, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la FSU, l’UNSA et Solidaires ont publié un appel commun pour indiquer qu’« elles s’unissent et se joignent au mouvement citoyen et républicain pour exprimer leur émotion et leur indignation après l’attentat terroriste perpétré contre le journal Charlie Hebdo et face à tous les actes de violence et d’intolérance ». « La démocratie, la République, la paix, les libertés de pensée et d’expression, affirment les sept organisations syndicales, sont des biens communs que nous sommes décidés à défendre face à tous les totalitarismes, aux discours haineux et aux tentatives de division et de stigmatisation ».
Force ouvrière, qui reste souvent à l’écart des intersyndicales, n’est pas signataire de ce texte mais son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, récuse toute interprétation politique ou toute volonté de faire bande à part. « Nous ne sommes pas les organisateurs de ce rassemblement, explique Jean-Claude Mailly, c’est le Parti socialiste et il nous a contactés comme les autres syndicats. Mais nous avions déjà fait notre communiqué pour appeler à participer à la marche parisienne. Je serai présent dimanche avec le bureau confédéral mais je ne serai pas dans le carré de tête« . Dans ce communiqué, le bureau confédéral de FO, « face à l’acte terroriste barbare contre la liberté, la démocratie, et les valeurs républicaines, dont la laïcité« , appelle ses adhérents « en tant que militant(e)s et citoyen(ne)s aux marches démocratique et républicaines qui auront lieu ».
Dès mercredi, les syndicats avaient réagi à l’attentat contre Charlie Hebdo, « un actebarbare contre la démocratie et la République » (CFDT), un « acte inhumain et lâche »(CFTC). « C’est un acte lâche, barbare, ignoble », a déclaré, jeudi, Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC. « L’heure est au soutien, à l’unité et au recueillement« , a-t-elle ajouté. Le « collectif Liberté, Egalité, Fraternité » – qui regroupe notamment la CGT, la CFDT, l’UNSA, Solidaires, la FSU, la Ligue des droits de l’homme, la Ligue de l’enseignement – a appelé à participer au rassemblement du 7 janvier place de la République à Paris auquel se sont rendus Thierry Lepaon, le secrétaire général démissionnaire de la CGT, et Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
De son côté, Le Medef a exprimé, mercredi, sa « solidarité » devant ce que Pierre Gazttaz a qualifié d’« odieuse attaque« . « C’est l’ensemble de la République qui a ainsi été attaquée, a affirmé l’organisation patronale. La liberté de la presse est une composante essentielle de notre démocratie. Nous devons tous être unis face à cette action terroriste« . L’Union professionnelle artisanale (UPA) a fait part de sa« compassion » et a appelé « au respect des valeurs républicaines et à la défense de la plus précieuse de ces valeurs, la liberté ».
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