Communiqué FSU
La FSU a régulièrement affirmé son profond attachement à ce que les principes fondamentaux de la laïcité ne puissent pas avoir d’autres visées que de garantir la liberté de conscience. Une telle finalité exclut un usage instrumentalisé par des visées idéologiques partisanes. La neutralité du service public, la séparation des Églises et de l’État en sont des conditions nécessaires et absolues mais elles ne peuvent servir de prétexte à l’imposition d’une vision gouvernementale.
Le rôle de l’école publique est majeur pour transmettre les savoirs et la culture commune qui permettent à chaque citoyen-ne d’exercer, avec liberté et raison, son esprit critique et son jugement. C’est dans le travail quotidien des personnels, et tout particulièrement dans le cadre des enseignements, qu’une telle perspective doit être menée, soutenue par une formation capable d’admettre une pluralité des approches pédagogiques et la nécessité du débat. Par la suppression de l’Observatoire de la laïcité et dans les discours tenus, le gouvernement s’est engagé au contraire dans l’imposition de sa propre vision de la laïcité.
La campagne d’affiches présentée par le ministre de l’Éducation nationale est révélatrice d’une telle stratégie. En jouant sur des caractérisations essentialisantes et stéréotypées, elle laisse croire que les motivations de la laïcité pourraient se confondre avec une lutte contre le communautarisme. Soigneusement construite pour qu’une lecture rapide donne l’impression d’une vision généreuse, cette campagne de communication contribue en fait à renforcer l’idée que les menaces contre la liberté de conscience seraient liées aux différences d’origine et aux écarts culturels qu’elles supposeraient. Elle relève donc d’une stratégie politique contradictoire avec le travail que l’école doit conduire pour éduquer à la laïcité.
Pour la FSU, les priorités sont claires et éloignées de telles stratégies.
Il faut tout d’abord reconnaître le travail poursuivi avec détermination par les enseignant-es et les agent-es pour donner à l’école sa finalité d’émancipation par les savoirs et la raison.
Ensuite, il faut le soutenir autant dans la réalité de ses difficultés quotidiennes que par une formation qui, dans le cadre des principes de 1905, accepte le pluralisme des analyses et favorise l’apaisement des débats.
Enfin, la FSU réaffirme que la question de la laïcité est indissociable de celles de l’égalité des droits et de la justice sociale. Elle renouvelle sa revendication d’un investissement majeur dans le service public largement plus favorable à la défense des valeurs d’une république laïque et sociale qu’une stratégie de communication des plus ambiguës.