Le CA de Pôle emploi a approuvé la généralisation des équipes de contrôle de la recherche d’emploi des chômeurs

Le CA de Pôle emploi a approuvé la généralisation des équipes de contrôle de la recherche d’emploi des chômeurs

Pôle emploi. 200 contrôleurs surveilleront les chômeurs de près

Ce mercredi, la direction de Pôle emploi a validé l’ouverture de 200 postes de contrôleurs. Ils seront chargés de veiller à ce que les demandeurs d’emploi sont bien dans une logique de recherche active.

Du côté des syndicats, on est bien plus dubitatif sur les conséquences de cette démarche. Le conseil d’administration de Pôle emploi a approuvé, ce mercredi, la généralisation des équipes de contrôle de la recherche d’emploi des chômeurs, dispositif expérimenté dans trois régions en 2013 et 2014, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franche-Comté et Poitou-Charente.

Le projet de la direction, qui prévoit de déployer 200 postes à partir d’août, avant une généralisation progressive jusqu’à octobre, a été voté sans amendement. Tous les membres du CA ont approuvé la généralisation, sauf Force ouvrière et la CGT qui se sont abstenues, selon Franck Mikula, représentant de la CFE-CGC.

Ce dispositif sera, rappelle L’Obs, présenté ensuite en Comité central d’entreprise (CCE), avant une consultation de l’instance au mois de juillet.

Ces contrôleurs seront ainsi chargés de vérifier si les personnes sans emploi sont réellement dans une démarche de recherches. Pour Pôle emploi, il s’agit de “redynamiser” les chômeurs et de cibler ceux qui nécessitent “un accompagnement plus soutenu”. L’agence espère aussi que ce dispositif laissera plus de temps aux conseillers pour se “recentrer sur leur mission et d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs”. Rappelons qu’un demandeur inscrit à Pôle emploi s’expose à des périodes de radiation provisoire (de 15 jours à 6 mois) s’il fait preuve “d’insuffisance de recherche d’emploi”.

Ces contrôleurs pourront ainsi, après examen des dossiers, procéder à des enquêtes chez tous les inscrits, de manière aléatoire, ciblée ou à la suite d’un signalement. La personne sera prévenue de ce contrôle. Elle devra répondre à un questionnaire, puis sera interrogée par téléphone, avant un rendez-vous en face-à-face “si le doute persiste”. En cas de sanction, le radié pourra introduire un “recours” auprès du “directeur de son agence, puis devant le médiateur de Pôle emploi et/ou du tribunal administratif”.

 

Les syndicats sont beaucoup plus circonspects sur les conséquences de cette mise en place. Sur France Info ce mercredi, le délégué FSU Pôle emploi, Jean-Charles Steyger, ne cachait pas ses doutes : “Si on nous met la casquette de police sociale sur la tête, on craint une dégradation des relations avec les usagers”, a-t-il expliqué. “Vérifier les activités des chômeurs en matière de recherche d’emploi, nous le faisons dans le cadre de l’accompagnement. Très honnêtement, quand on a un doute, on signale et les procédures se mettent en place”. Fataliste, il a conclu : “On va ajouter une industrialisation du contrôle, alors même qu’on a 5,5 millions de personnes inscrites et que sur le site de Pôle emploi ce matin, il y avait 353.027 offres, soit une offre pour 12 chômeurs”.

© Le Télégramme – article du Télégramme

Auteur: SNU

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